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États-Unis : Le mouvement des droits des hommes, cible de critiques

Dernière mise à jour : 24 janv. 2021

Qualifié de groupe misogyne haineux, le mouvement des droits des hommes se dresse contre l’idée fondamentale des féministes selon laquelle les hommes sont placés en oppresseurs et sont impliqués dans un monde patriarcal, dans lequel ils ont créé des règles pour s’auto-favoriser en dépit des femmes.


Aux États-Unis, les activistes pour les droits des hommes (Men’s Rights Activist ou M.R.A) souhaitent changer le système en commençant par définir le patriarcat comme l’implication des hommes dans les rôles qu’ils sont supposés remplir. Des rôles jugés néfastes et risqués. Selon Paul Elam, célèbre et controversé activiste du mouvement ainsi que fondateur du site "Une Voix pour les Hommes" ("A Voice for Men"), il existe des problèmes spécifiques qui touchent les hommes et les garçons.


Paul Elam, fondateur du site "A Voice for Men" entouré de ses compagnons d'armes lors d'une manifestation publique. © Documentaire de Cassie Jaye, "The red pill"



Des problèmes relatifs aux hommes


« Les hommes et les garçons subissent une crise »

Dean Esmay, défenseur des droits des hommes



Cette crise serait liée à des problèmes spécifiques placés sous le silence par les mouvements féministes radicaux de manière à taire des vérités dérangeantes.

Les militants du mouvement des droits des hommes affirment que les hommes ont plus de chance d’être atteint d’un cancer et de mourir jeunes de n’importe quelle cause majeure. Cela s’expliquerait par les métiers dangereux, aux horaires longues et difficiles, que la plupart d’entre eux occupent, à l’exemple des métiers de l’armée ou de la sécurité civile. D’après les activistes, la valeur de la vie d’une femme serait alors plus importante que celle d’un homme puisque dans certaines situations, comme lors d’une évacuation urgente, l’homme serait sacrifiable puisqu’il passe après les femmes et les enfants. Les hommes auraient également plus de chance d’être au chômage et d’être sans abri, notamment à cause de leur manque de diplômes dû à l’éducation qui les pousserait à l’échec, en les faisant quitter l’enseignement supérieur.

Autre problème majeur soulevé : les violences conjugales perçues comme unilatérales. Aux États-Unis, une femme sur trois et un homme sur quatre sera victime de violences domestiques perpétrées par un de leurs conjoints au cours de leur vie. Cela signifie que 43% des victimes sont des hommes. Pourtant, sur plus de 2000 abris venant en aide aux victimes de ces violences, tous apportent une aide aux femmes tandis que presque aucune ne prend en charge les hommes. En 2016, il n’existait qu’un seul foyer qui leur était destiné.

Le mouvement rapporte aussi l’injustice dont sont victimes les hommes face aux tribunaux familiaux. En effet, un grand nombre de M.R.A recherchent l’équité en ce qui concerne la garde des enfants, en réalisant que les femmes ont le droit à l’enfant alors que l’homme doit se battre pour. D’après un recensement aux États-Unis datant de 2011, de tous les parents ayant la garde de leur enfant, 81,6% étaient des femmes et 18,3% étaient des hommes.



Un mouvement sujet de critiques et de conflit


Le combat mené par le féminisme et celui mené par le mouvement pour les droits des hommes semblent avoir un but commun : l’égalité des genres. Mais la mise en avant des problèmes relatifs aux hommes fait face à l’hostilité de groupes féministes qui manifestent, notamment de façon à mettre fin à des conférences menées par des activistes pour les droits des hommes.


© Illustration par Tina Wallace


Les voix féministes s’élèvent en les accusant de déformer les données et de se sentir menacés par les opportunités qui s’offrent aux femmes. Quant aux M.R.A, ils les accusent à leur tour de diaboliser les hommes, étiquetés comme mauvais et violents, prédateurs et oppresseurs par nature.



En dépit des critiques, les inégalités touchant la gente masculine existent aux États-Unis.

Les hommes peuvent aussi être des victimes de violences conjugales. Ils n’ont presque aucun pouvoir concernant leur destinée de père, particulièrement lorsqu’ils sont piégés dans leur paternité ou lorsqu’ils élèvent un enfant et qu’ils se rendent compte plus tard que ce n’est pas le leur. La disparité concernant les peines juridiques entre hommes et femmes est six fois plus importante que la disparité des peines entre individus noirs et individus blancs. Alors qu’un homme noir est en moyenne condamné à des peines de prison qui sont 10% plus lourdes pour le même crime qu’un homme blanc, un homme est condamné à des peines de prison qui sont 63% plus lourdes que celles des femmes, pour le même crime commis. Les garçons sombrent dans l’éducation en s’inscrivant dans l’enseignement supérieur avec un taux plus faible et ont de moins en moins de diplômes. Les hommes sont concernés par la majorité des morts et des blessures sur leur lieu de travail ainsi que par les pertes militaires et par les suicides (sur cinq suicides, quatre sont des hommes). Ils ont également une espérance de vie plus courte. Selon l’argument de Warren Farrell, auteur du livre "Le mythe du pouvoir de l’homme", la mortalité causée par des cancers du sein et de la prostate est similaire, mais les fonds sont disproportionnellement plus élevés pour la recherche et la prévention du cancer du sein que pour celui du cancer de la prostate.





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